Sur les territoires, l’atteinte des objectifs de qualité de l’eau nécessite l’évolution de certaines pratiques agricoles, voire de systèmes agricoles. L’approche socio-économique de ces évolutions est essentielle pour mobiliser l’ensemble des acteurs. Dès 2013, les travaux du Creseb ont porté sur l’approfondissement de l’état des lieux des connaissances scientifiques et outils existants autour de deux questions prioritaires.
La mise en œuvre des changements de pratiques agricoles dépend de nombreux facteurs techniques, agronomiques, mais également économiques et sociologiques. De nombreuses études et publications scientifiques ont abordé les volets sociologiques et économique de ces facteurs de changement. La mise en lumière de ces facteurs peut permettre aux acteurs de la gestion intégrée de l’eau de 1/mieux comprendre les dynamiques agricoles à l’œuvre afin d’accompagner les évolutions nécessaires à une reconquête de la qualité de l’eau, adaptées à leur territoire, 2/disposer d’éléments sur l’évaluation des conséquences économiques de ces changements, afin d’être accompagnés dans leur prise de décision.
Quelles approches sociologiques des changements de pratiques / de systèmes en agriculture ?
Au cours de l’année 2012, Anne-Sophie Léon, sous la direction de Véronique Van Tilbeurgh (Maître de Conférences en Sociologie à l’Université de Rennes 2) a conduit un travail de synthèse des connaissances scientifiques afin d’éclairer les acteurs de la gestion intégrée de l’eau sur les facteurs favorables et défavorable au changement de pratiques en agriculture.
Une première phase de travail a consisté à compiler et synthétiser les résultats issus de la littérature scientifique et à échanger avec des scientifiques spécialistes des différents thèmes abordés dans cette synthèse. Ce travail a fait l’objet d’une présentation en 6 lieux en Bretagne avec des publics variés (animateurs SAGE, BV, élus de CLE, représentants agricoles, association environnementale).
La dernière phase du travail a consisté à « traduire » ces connaissances afin qu’elles soient plus facilement mobilisables par les acteurs de la gestion intégrée de l’eau. Pour cela, Anne-Sophie Léon a notamment illustré sa synthèse avec des exemples d’expériences sur des territoires ou des études.
Ressources disponibles
Comment évaluer les conséquences économiques d’un changement de pratiques / de systèmes agricoles ?
La cellule d’animation du Creseb a réalisé un premier inventaire des connaissances scientifiques et outils disponibles permettant d’apporter des éléments de réponse aux questions posées par les acteurs de la gestion intégrée de l’eau :
- Comment réaliser un état des lieux de la situation économique actuelle sur un territoire ?
- Comment évaluer les conséquences – économiques d’un changement de pratiques /de systèmes agricoles pour les agriculteurs ?
- Comment évaluer les conséquences -économiques d’un changement de pratiques / de systèmes agricoles pour l’ensemble de la filière agricole ? à l’échelle d’un territoire ?
Cet inventaire est structuré pour chaque sous-question de la manière suivante :
- une synthèse : rappel des sous-questions, « productions » existantes pour répondre à ces questions,
- une présentation des « productions » : titre / auteur / mots clés, éléments de réponse intéressants, questions en suspens.
Ressources complémentaires
Le projet “Fermes en transition” mené par l’Adage (Agriculture durable par l’autonomie, la gestion et l’environnement) et le Cedapa (Centre d’étude pour un développement agricole plus autonome) creuse la question introduite par le projet PRAIFACE du réseau civam (anciennement RAD) : ” mais si les systèmes herbagers sont si intéressants économiquement, pourquoi ne sommes-nous pas plus nombreux ? ”
Lors de la journée d’échange “Agriculture à très basse fuite d’azote” le 31 mars 2016 à Langueux, les trajectoires de deux fermes qui témoignent de leur transition vers un système herbe ont été présentées.
Comment associer les acteurs et penser l’animation agricole sur les territoires ?
Dans le cadre du module agroécologie qu’il pilote, la MFR de Fougères a saisi une opportunité proposée par Marion Diaz (sociologue) et François Guerrier (intervenant d’appui pédagogique) d’AGROCAMPUS OUEST pour associer les élèves de première Bac pro CGEA à un travail en cours de recherche-action prospective sur l’avenir de l’agriculture sur le territoire. Animée par AGROCAMPUS OUEST et le GERDAL, en collaboration avec le Syndicat mixte du SAGE Couesnon et Eau du Bassin Rennais sur le bassin versant de la Haute-Rance, cette action a comme objectif de produire des réflexions collectives utiles à l’action sur l’évolution de l’agriculture dans ces territoires à partir des préoccupations des agriculteurs, et ce dans un contexte de baisse des prix des produits issus de l’élevage et d’enjeux maintenus sur la qualité de l’eau