Restaurer l’hydromorphologie des cours d’eau et mieux maîtriser les nutriments : une voie commune ? Synthèse bibliographique
Les cours d’eau, en tant que milieux récepteurs du bassin versant, concentrent les nutriments d’origine naturelle mais également anthropique et dans ce cas souvent en excès. Cela entraîne une eutrophisation des cours d’eau eux-mêmes, mais aussi des milieux plus aval (plans d’eau, estuaires et zones côtières). Une certaine partie des nutriments peut toutefois être éliminée par les cours d’eau grâce aux processus d’autoépuration. Le présent rapport s’intéresse à ce sujet et analyse les processus d’assimilation naturelle des nutriments en insistant sur le rôle joué par l’hydromorphologie des cours d’eau.
Les études montrent que les altérations du fonctionnement hydromorphologique des rivières (imperméabilisation des sols, drainage, rectification, chenalisation, suppression de l’alternance de faciès) influencent de façon importante la dynamique des nutriments. Les actions de restauration visant à retrouver un fonctionnement plus proche de celui d’origine peuvent améliorer les processus, même si elles ne permettront pas d’éliminer l’eutrophisation due à des apports excessifs, dépassant les capacités initiales d’autoépuration du cours d’eau. Les capacités de stockage plus ou moins temporaire dans les berges et les plaines d’inondation doivent également être intégrées à la réflexion. L’ensemble des bénéfices écologiques des actions de restauration doit être pris en compte, les résultats, même s’ils sont souvent incertains à court terme, pourront se révéler bénéfiques à long terme pour peu que l’on prenne en considération un éventail de bénéfices suffisant. La notion de coût des opérations de restauration est à mettre en regard des bénéfices apportés dans l’ensemble des compartiments, ainsi qu’à l’amélioration des fonctions et services rendus par les écosystèmes.