Résumé
Extrait : “Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les retenues d’eau de petite taille se sont multipliées en France. Au début des années 2000, on en comptait environ 125 000 sur le territoire national, assurant la collecte et le stockage de l’eau pour des besoins variés : alimentation des villes en eau potable, mais aussi usages agricoles, industriels, piscicoles, de loisir ou de soutien d’étiage. En parallèle à une recherche de réduction des usages de l’eau, la création de nouvelles retenues se poursuit. Celles-ci sont susceptibles d’entraîner divers impacts environnementaux, en particulier dans les zones déjà très équipées, où les ressources en eau sont d’ores et déjà très mobilisées. Ces impacts potentiels concernent en premier lieu le milieu aquatique, et peuvent être de différents types selon le mode d’alimentation de la retenue : rupture de la continuité écologique des cours d’eau, blocage du transfert de sédiments, réchauffement de l’eau ou encore eutrophisation, par exemple. Du point de vue réglementaire, la construction d’une nouvelle retenue nécessite une déclaration ou la sollicitation d’une autorisation auprès des services de l’État, qui implique de réaliser une étude d’impact environnemental du projet. Cette étude doit préciser les effets de l’ouvrage en lui-même, mais aussi, depuis 2011 (décret n°2011-2019 du 29 décembre 2011), d’évaluer ses impacts cumulés avec les autres projets équivalents connus sur le bassin versant. Or cette dimension “cumulée” de l’impact d’ouvrages de stockage d’eau demeure souvent difficile à appréhender par les bureaux d’études et les services de l’État, confrontés à un manque de méthodes et d’outils opérationnels pour instruire les projets de nouvelles retenues. Ces difficultés en entrainent d’autres au niveau de la planification de la gestion de l’eau et de l’encadrement à la création de telles retenues. En réponse, le ministère chargé de l’écologie, avec l’appui de l’Onema, (maintenant Office français pour la biodiversité), a sollicité une expertise scientifique collective auprès d’Irstea, en partenariat avec l’Inra, sur l’impact cumulé des retenues d’eau sur le milieu aquatique. Cette Esco, fondée sur l’analyse d’un millier d’articles scientifiques et de rapports internationaux, a mobilisé une quinzaine d’experts de différents organismes de recherche et de disciplines variées : hydrologie, hydrogéologie, agronomie, transport solide, hydromorphologie, physico-chimie, écotoxicologie, écologie aquatique.”
Les rapports fournissent un état de l’art des connaissances sur l’impact des retenues et sur les outils permettant de les évaluer, à l’échelle d’une retenue et en cumulé sur un bassin versant. Une synthèse des résultats a été publiée dans la collection Comprendre pour agir de l’AFB.
Rapport complet (325 pages + annexes)
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