Du fait de sa connaissance fine du phénomène en lien avec les années de suivi, le CEVA a été chargé de réaliser en 2019-2020, à la demande des services de l’État, un inventaire des zones à risques de putréfaction des algues échouées sur les côtes bretonnes (IZAR), et pouvant présenter un risque sanitaire. Cette étude fait suite à une première étude conduite sur le littoral breton en 2010, qui avait permis une première caractérisation des secteurs les plus touchés par le phénomène d’échouages d’algues et présentant des zones en état de putréfaction.
Le projet IZAR a permis de réaliser une analyse actualisée et plus approfondie de ces phénomènes de putréfaction, à partir de survols aériens et de relevés terrains, ceci afin de :
- mieux caractériser le potentiel d’émission d’hydrogène sulfuré (H2S) des différents types de dépôts putréfiants ;
- mettre à jour la cartographie des localisations, sur le littoral breton, des échouages d’algues vertes et des dépôts en putréfaction, catégorisés en quatre types.
Principaux résultats
Ce projet s’adresse aux élus mais également au grand public, dans un souci de mise à disposition facilitée d’une information transparente et actualisée, intégrant les dernières avancées scientifiques.
Un rapport sorti en 2021 permet de localiser et de caractériser les zones potentiellement dangereuses pour les usagers de l’estran. Un jeu complet de cartes a été élaboré pour l’ensemble du littoral breton. Trois types de cartes représentent :
- le taux de couverture interannuel moyen des échouages d’algues vertes ;
- la localisation par type de dépôt des zones putréfiantes ;
- l’occurrence d’apparition des zones de putréfactions sur 2008 à 2019.
Par ailleurs, les cartes de l’occurrence d’apparition des zones de putréfaction sont accessibles au public sur le site GéoBretagne.
A noter que :
- Ces zones putréfiantes sont restées relativement stables au cours des dix dernières années (200 hectares environ) ; elles représentant 0,3 % de la surface totale de l’estran du littoral breton (estimée à 82 000 ha) ;
- les dépôts putréfiants observés couvrent majoritairement les vasières (54 % des surfaces observées sur 2016-2019), en pratique cependant souvent peu accessibles au public ;
- les risques liés à ces dépôts sont faibles à nuls pour un promeneur passant à proximité ; ils sont en revanche élevés à très élevés en cas de perturbation de ces amas putréfiants.
Valorisation de l’étude
Pour valoriser cette étude auprès des élus des communes littorales avant le début de la saison estivale 2021, ont été élaborés :
- un projet de panneau d’information à destination des usagers ayant vocation à être apposé près des sites potentiellement dangereux identifiés par l’étude IZAR.
- des supports d’information complémentaires : « 4-pages » et une affiche déclinés du support d’information.
Dans le cadre de l’appui scientifique au PLAV, le Creseb contribue au transfert et à l’appropriation des résultats de ce projet sur l’ensemble des territoires des baies ‘algues vertes’. Cette étude a été présentée lors d’un Séminaire de restitution des études scientifiques liées aux algues vertes (Baies sableuses PLAV et vasières) en juin 2021.
En savoir plus
Dès 2016, le Creseb a été sollicité par l’Etat et la Région Bretagne afin d’organiser l’appui scientifique dans le cadre du second plan de lutte contre la prolifération les algues vertes (PLAV2).
Le Creseb accompagne des projets de recherche sur cette thématique, organise régulièrement des journées d’échanges avec les scientifiques et les acteurs de la gestion intégrée de l’eau. De nombreuses ressources documentaires sont également référencées sur son site.