Sur les dernières décennies, les petites retenues d’eau se sont multipliées en France. Isolément, l’incidence des retenues sur les milieux aquatiques peut être limitée, mais qu’en est-il de leurs impacts cumulés, à l’échelle des bassins versants ? L’Office français de la biodiversité (OFB) a lancé en 2019 un appel à projets pour obtenir des retours d’expérience sur la mise en œuvre d’une méthode d’évaluation des impacts cumulés des retenues sur des bassins versants.
De 2014 à 2016, l’OFB a mobilisé Irstea pour conduire une expertise scientifique collective sur le cumul des impacts des retenues, réunissant une vingtaine de chercheurs spécialisés sur des thématiques variées (hydrologie, hydromorphologie, physico-chimie et écologie) et d’organismes différents (CNRS, INRA, universités.)
Suite à ces travaux, une démarche et des éléments de méthode permettant de déterminer les impacts cumulés des retenues déjà présentes sur le bassin versant, mais également de prévoir les effets de l’effacement ou de l’implantation de nouvelles retenues est proposée.
Afin de renforcer cette méthode et de la rendre plus opérationnelle, l’OFB a souhaité tester en conditions réelles les préconisations du rapport et a lancé un appel à projets en février 2018.
Huit porteurs de projets, gestionnaires de bassin, ont été sélectionnés pour appliquer la démarche et les outils proposés dans le guide méthodologique. Situées sur les bassins hydrographiques Loire-Bretagne (2), Adour-Garonne (3), Rhône-Méditerranée-Corse (2) et Rhin-Meuse (1), les cas d’études offrent la possibilité de tester la panoplie d’outils sur des contextes très différents en termes d’hydrologie, de géologie, de types et de densité de retenues, de richesse des milieux aquatiques et d’usages de la ressource en eau.