PRETABAIE

Vers un projet de recherche-action sur la transition agro-écologique des baies à marées vertes

Projets | Recherche action | Publié le 14 mars 2023
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Le projet PRETABAIE est issu des réflexions du groupe scientifique animé par le Creseb en appui au second plan de lutte contre les algues vertes (PLAV2). Le bilan a fait émergé l’intérêt d’une étude préalable pour concevoir un projet de recherche-action visant l’accompagnement de territoires dans la construction de trajectoires de transition agroécologique, nécessaires pour aller vers des solutions durables et systémiques. Cette étude de préfiguration est conduite en vue de dépôt d’un projet de recherche-action auprès d’un guichet de financement.

Début du projet : mars 2023
Durée : 18 mois
Porteurs : Inrae (UMR SAS), UBO-CNRS (UMR Amure) avec l’appui du Creseb
Partenaires financiers : Région Bretagne

Table of Contents

A l’issue du bilan de l’appui scientifique au PLAV2 (2016-2021) animé par le Creseb, le groupe d’appui scientifique a choisi de sortir du strict appui à la politique publique PLAV et proposer de s’inscrire dans une dynamique d’accompagnement scientifique sur un temps plus long que la gestion des questions au coup par coup, et à une échelle plus interdisciplinaire et transversale à l’ensemble des baies. Ainsi, il a souhaité faire évoluer ses modalités précédentes d’appui scientifique en allant vers une approche plus systémique dans le cadre d’un projet de recherche-action, à construire avec les acteurs de territoires.

L’étude de préfiguration PRETABAIE doit permettre à un collectif scientifique de se structurer et s’engager dans cette nouvelle voie qui viendrait alimenter à moyen terme la politique publique PLAV ou des problématiques régionales de transition avec d’autres enjeux environnementaux.

La cellule du Creseb participe à la mise en œuvre de cette étude de préfiguration et s’attachera notamment à accompagner la définition du plan de transfert des résultats du projet de recherche-action, à faire le lien avec les territoires ainsi qu’avec d’autres projets de recherche-action émergeant au niveau régional sur la thématique eutrophisation littorale et/ou transition agro-écologique à l’échelle de territoires.

Concevoir un projet de recherche-action pour accompagner des transitions agro-écologiques dans les territoires

Après plusieurs années de plan d’actions de lutte contre la prolifération des algues vertes et malgré les progrès accomplis, le groupe d’appui scientifique constate que l’accentuation de la pression sur la profession agricole se heurte à des limites socio-économiques et politiques qu’il sera difficile de lever sans une démarche inclusive, fondée sur une adhésion plus large à des projets de territoire prenant en compte les spécificités de chacun d’eux. Dans le même temps, la persistance du problème environnemental contribue au durcissement des rapports sociaux, rendant les mobilisations collectives constructives plus difficiles.

Les résultats des recherches, expertises et évaluations menées depuis 2010 montrent que l’atteinte des objectifs de réduction des flux de nitrate et de réduction de biomasse algale visés par les politiques publiques, oblige à reconsidérer en profondeur les formes d’intégration de l’activité agricole dans les territoires touchés, qu’il s’agisse des systèmes de production, de la conduite et de la structure des exploitations, des infrastructures paysagères. Cet ancrage territorial se doit aussi d’inclure une approche économique intégrant le contexte de la politique agricole commune, le rôle des filières agricoles et agro-alimentaires ainsi que les problématiques foncières ; et ceci en cohérence avec d’autres objectifs de transition que peuvent porter les territoires aujourd’hui (alimentaire, environnementale, sociale, …).

Afin d’apporter son appui à la co-construction vers ces transitions allant au-delà des leviers classiques de réduction des fuites de nitrate, le collectif scientifique considère nécessaire de mener un projet de recherche-action sur 2 à 3 ans, permettant de :

  • nourrir l’expertise des scientifiques,
  • renforcer la capacité des acteurs opérationnels à concevoir les scénarios envisageables pour infléchir les trajectoires dans leurs territoires,
  • alimenter à moyen terme la politique publique de lutte contre les marées vertes.

Le projet de recherche-action devra relever des défis d’ordre scientifique et des défis à l’interface science-société (place des scientifiques dans la gouvernance d’un socio-écosystème en tension). En effet, la gestion des algues vertes est un problème de société complexe qui requiert un dialogue entre sciences naturelles et sciences humaines et sociales, en vue de puiser dans chacune des disciplines mobilisées par le sujet, les concepts et outils qui permettront de construire une vision globale et complémentaire des solutions à y apporter. Il devra également s’appuyer sur l’implication des partenaires concernés, en particulier les porteurs des actions de protection de la qualité de l’eau aux échelles régionale et locale, pour définir ou affiner les questions de recherche, choisir la méthodologie, recueillir les données, choisir les critères d’évaluation, interpréter les conclusions, élaborer les messages clés et diffuser les résultats.

Engager une étude de préfiguration

Un tel projet de recherche-action nécessite un montage minutieux, en co-construction avec les parties prenantes, afin d’identifier les compétences et les ressources nécessaires à la bonne conduite du projet, de préciser les questions et méthodes de recherche, définir les résultats attendus et leur transfert, évaluer les conditions de faisabilité et de mise en œuvre du projet de recherche-action et identifier les guichets de financement potentiels.

Pour assurer cette phase de conception, le groupe d’appui scientifique engage une étude de préfiguration dénommée Pretabaie (Préfiguration d’un projet de recherche-action sur la Transition Agro-écologique des Baies à marées vertes), menée sur une année (mars 2023 – février 2024) et qui comportera 5 volets :

  • 1) Préfiguration d’un consortium de recherche scientifique et identification des enjeux scientifiques (mobiliser les compétences et ressources scientifiques nécessaires à la bonne conduite du projet)
  • 2) Co-conception des questions et méthodes de recherche du projet avec les territoires et partenaires concernés (porteurs locaux des projets de territoires, acteurs institutionnels, acteurs socio-professionnels) Les questions de recherche doivent être définies par rapport au contexte et au milieu dans lesquels évoluent les utilisateurs potentiels. Cependant, la recherche doit être suffisamment transférable pour que d’autres publics de même nature puissent en profiter aussi
  • 3) Conception collective de l’architecture et la formalisation du programme de recherche-action (structuration et description de l’organisation des actions et des résultats attendus, évaluation de la faisabilité du projet)
  • 4) Élaboration du plan de communication des résultats de recherche vers les utilisateurs potentiels (définition de la stratégie et des modalités de transfert des connaissances apportées par le projet de recherche au fur et à mesure de son déroulement)
  • 5) Dimensionnement des moyens du projet et identification des guichets de financement auprès desquels pourra être soumis le projet de recherche-action élaboré

Bénéficiant d’un financement de la Région Bretagne, une ingénieure-projet, Odeline Billant, a été recrutée pour un an à partir du 1er mars 2023 au sein de INRAE (UMR Sas) et en collaboration avec le CNRS-UBO (UMR Amure). L’étude est pilotée par des scientifiques issus de l’ex-groupe d’appui au PLAV 2 et accompagnée par la cellule d’animation du Creseb qui apporte son appui au déroulement de l’étude, plus particulièrement pour les relations avec les porteurs locaux et régionaux du PLAV et pour le transfert et la valorisation des résultats.

Des liens seront faits avec le projet de recherche scientifique GreenSeas “Adaptations des systèmes socio-écologiques côtiers vulnérables à l’eutrophisation” (ANR, 2023-2027) qui développe des analyses complémentaires (approches rétrospectives) à celles envisagées dans le projet construit à l’issue de PRETABAIE (approches prospectives).

Livrables

Temps de restitution et d’échange, pour enrichir le rapport final

En mars 2024 (1 an), Pretabaie est arrivée à une étape où les scientifiques porteurs de cette étude ont souhaité partager leurs analyses et les enrichir à l’occasion d’une journée réunissant scientifiques, coordinateurs du PLAV, élus et animateurs des projets de territoire dans les baies AV. Cette journée a eu lieu à St Brieuc le 15 avril 2024. Les échanges vont permettre d’enrichir l’analyse et les recommandations qui figurent dans le rapport intermédiaire, afin de construire des questions de recherche qui soient à la fois pertinentes, traitables et utiles à instruire pour les acteurs opérationnels.

Le rapport final, prévu pour fin octobre 2024, se veut un jalon posé pour que l’émergence d’un projet de recherche-action soit facilitée lorsque les conditions seront réunies (consortium scientifique, guichet de financement, co-construction avec des territoires candidats,…) .

Autres temps d’échanges

Comment aborder les transitions agroécologiques en Bretagne ? | Cycle de webinaires PRETABAIE
CGLE 2024 | Quel accompagnement scientifique pour une transition agro-écologique des territoires d’eau ? |

Pour aller plus loin

PLAV2 : Le groupe d’appui scientifique à la rencontre des territoires
Organisation de l’appui scientifique au PLAV
Projet GREENSEAS | Adaptations des systèmes socio-écologiques côtiers vulnérables à l’eutrophisation
Site web du Creseb

Depuis 2017, le Creseb a consacré une partie de ses travaux à la problématique Algues Vertes.

Le Creseb anime l’appui au PLAV et accompagne l’émergence de projets de recherche sur cette thématique. De nombreuses ressources documentaires sont également référencées sur son site.

Retrouvez ici l’ensemble des contenus référencés sur le site du Creseb ayant attrait aux algues vertes.